Buraka Som Sistema + Dj Marfox au Trabendo (17/10/14, Paris)

          Un concert de Buraka Som Sistema est toujours un évènement. Ceux qui ont déjà assisté à un de leur concert savent à quoi s'attendre mais finissent par se prendre une nouvelle claque. Alors que dire de ceux qui les découvrent sur scène? De passage pour toute une nuit de show à Paris (le concert se prolongera en club jusqu'à l'aube), le combo lisboète vient défendre un dernier album en deçà de ses prédécesseurs. Face à un Trabendo complet et surchauffé après le set de Dj Marfox, est-ce que les titres de Buraka Som Sistema vont réussir à maintenir le public en ébullition? Verdict.


Assurer une première partie est souvent une tâche ingrate. Mal choisi, peu expérimenté, ce qui au départ semble être une opportunité pour l'artiste de se montrer à un plus grand nombre vire parfois à la déception. Le public n'a d'yeux que pour la tête d'affiche et ne prête que très peu d'attention à celui qui occupe la scène pour le faire patienter. Annoncé quelques jours seulement avant le concert, c'est à Dj Marfox, le nouveau prince des nuits lisboètes, que revient cette tâche. Contrat rempli haut la main! Il a été bien plus qu'un simple faire valoir. Sa musique, un mélange d'électro, de house et de kuduro, a attiré une grande partie du public devant la scène et lui a permis de lâcher ses permiers pas danse. Au terme d'un set d'une heure, et de nombreuses gouttes de sueur plus tard, tous étaient partagés entre l'envie d'en demander plus ou de celle de voir arriver Buraka Som Sistema.


Le choix ne sera pas laissé et, après une courte pause permettant au public de se rafraîchir, le concert commence. Ils ne sont d'abord que deux à monter sur scène: Riot s'installe à la batterie et Branko derrière ses consoles. Sente et ses faux airs de zouk ouvre le bal et tout le monde danse déjà, la seconde d'après c'est l'hystérie générale. L'enchaînement avec Hangover permet l'entrée de Blaya, Kalaf et Conductor dont les bababababa font exploser le public. Le concert est définitivement lancé et ce ne sont pas Stoopid et (We Stay) Up All Night qui vont le ralentir, bien au contraire. Ces trois titres rappellent aussi à quel point le Buraka Som Sistema est une machine à hits. 


Le rythme ne baisse pas, les titres s'enchaînent et le public ne tient pas en place. Sur Aqui Para Vocês, deux filles finissent par monter sur scène mais sont rapidement invitées à en redescendre: ce n'est pas encore l'heure. Kalaf interroge ensuite le public sur ses relations avec les belges pour introduire Van Damme, en hommage à celui qui a inspiré la danse Kuduro. La légende raconte en effet que les pas du Kuduro ont été copiés sur les déhanchements d'un Jean-Claude Van Damme ivre dans une scène du film Kickboxer. Une nouvelle fille du public monte sur scène mais celle-ci va rester un peu plus longtemps! Pendant près de deux minutes, elle donnera un show assez impressionant, faisant preuve de grandes qualités de danseuse. Blaya, pas jalouse, et ses garçons assistent à la scène avec de grands sourires. La demoiselle se retire en remerciant le groupe de l'avoir laissé profiter de l'instant. Kalaf va vers elle et la rappelle, cette fois c'est l'heure. En quelques secondes, une vingtaine de filles envahissent la scène. La pression et le taux d'humidité montent encore d'un cran: cette fois ça y est, même les murs suintent.


Vuvuzela puis Sound of Kuduro s'enchaînent avec Candonga et Toque. La fête continue et les cotillons font leur apparitions. Nouvelle invasion de scène sur Tira O Pé pendant qu'une partie de l'assistance est entrée dans une sorte de transe, le corps bouge mais le cerveau s'est déconnecté depuis bien longtemps. Les barrières entre les artistes et public sont tombées (ont-elles existées?), ils ne forment qu'un, partagent les mêmes émotions et font preuve de la même énergie. Arrive le premier, et seul, problème de la soirée: le concert touche à sa fin. La cerise sur le gâteau que nous offre le groupe est son plus gros succès: Kalemba (Wegue Wegue). Inutile de chercher à décrire cet instant.


Buraka Som Sistema remontera sur scène pour un rappel, enfonçant un clou qu'il a depuis bien longtemps explosé. Conductor appelle le public à hurler sur Lights Off. Eskeleto, bien placé dans la setlist, est comme un constat de l'état dans lequel les corps se trouvent: il ne reste plus que des os! Le concert se termine au pistolet à eau et comme il a commencé, à mille à l'heure. Le groupe se retire, la scène est recouverte de confettis, des gouttes d'eau perlent du plafond. Le public se retire également, les visages sont radieux, les vêtements sont trempés, certains boitent. Les courbatures seront sans doute nombreuses le lendemain, tant pis! La soirée n'est d'ailleurs pas terminée, direction le Faust pour l'after-party où Dj Marfox et Buraka Som Sistema achèveront les plus courageux. Thank you Paris! Thank you Lisboa! Thank you Dj Marfox! Thank you Buraka!

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